Qu’est ce que l’égo… et comment s’en libérer

Le sens des mots… leur signification… ce qu’ils évoquent…

Quand on désigne un objet, une pomme par exemple, tout le monde est d’accord… C’est une pomme.
On va peut être chipoter sur le type de pomme et vouloir lui adjoindre la variété à laquelle appartient celle que l’on désigne.
Mais cela reste une pomme : un fruit à pépin au gout sucré et légèrement acidulé… selon les variétés.

Mais demandez ce qu’est la vérité, la liberté, l’amour, dieu, l’esprit…

Chacun aura sa propre définition.

Pourquoi ?
Parce que ce n’est pas concret. Ce n’est pas mesurable. Ce n’est pas visible…
Parce qu’il y a souvent derrière ses mots : des valeurs, et que les valeurs c’est personnel.
Parce que ces mots portent souvent en eux une charge émotionnelle : des souvenirs, des expériences … que l’on a classé comme « positifs » ou « négatifs ». ( alors qu’ils ne sont qu’agréable ou désagréable).

Là encore on est dans le personnel.
Et chacun va donc « ressentir » différemment le sens de ces mots. Parfois ils résonneront positivement et parfois négativement, jusqu’à parfois en devenir tabous.

Et cela peut donner des discussions interminables autour de ces sujets, des disputes, jusqu’à en arriver à des phènomènes qu’on ne retrouve que dans le monde des humains – tels que les excommunications, des emprisonnements, des procès en hérésie, des condamnations à mort, des assassinats, des lynchages, des tueries, des épurations ethniques ou des guerres de religion.


Et ainsi en est-il du mot « égo ».

Oh certes, il n’y a pas eu de guerre qui n’ait été faite au nom de ce que devrait être l’égo.
On ne connait pas de condamnation à mort basée sur une mauvaise interprétation de l’égo.

Mais derrière les violences, les colères et les souffrances… il y a d’une façon ou d’une autre – presque toujours – l’égo.

Car l’égo ce sont les croyances.
Les croyances de l’humain.
Tout simplement.

« Je crois que ma religion est meilleure que la tienne. »
« Je crois que ma race est plus avancée que la tienne. »
« Je crois que la propriété privée est un crime. »
« Je crois que nous avons besoin des richesses de ton sol pour vivre »

On entend souvent parler «  de bon ou de mauvais égo »
Ou alors « d’un problème d’estime de soi, qui serait une forme d’insuffisance d’égo », ou bien encore « d’égo surdimensionné ». Ou alors on dit que «l’égo est ce qui nous permet de savoir qui nous sommes dans cette réalité ».

Tout cela ne sert qu’à compliquer les choses et à donner à l’égo un certain rôle … utile.

Mais l’égo ne sert à rien… quand on veut vivre heureux.

Oui l’égo ne sert à rien.

Sinon à nous tromper.

L’égo ce sont les croyances.
Et à quoi servent des croyances sinon à nous détourner du moment présent, de ce que nous sommes et vivons réellement ici et maintenant ?

Les croyances maintiennent dans des illusions.
Avec les croyance, il y aurait un idéal de vie. Mais croire en un idéal nous fait vivre dans le passé ou dans le futur, alternant entre regrets et attentes.

Les croyances nous coupent de la nature et des autres.

Comment être heureux si on ne savoure pas, si on ne sait pas apprécier ce que l’on vit ?
Comment être heureux si on croit que le bonheur « c’est ceci ou cela » , alors qu’on n’a pas … ceci ou cela ?
Comment être véritablement heureux si on croit qu’il faut être riche, avoir une bonne situation pour être heureux ?
… Que le bonheur serait de « vivre l’amour parfait à deux » ?
Ou encore si on croit qu’on doit être respecté par les autres sinon on n’a pas de valeur ?

Que se passe-t-il si on n’a pas ce que l’on croit indispensable à son bonheur ?
Vous le savez bien.


Et à l’inverse, que se passe-t-il quand on a ce qui – croit-on – conditionne notre bonheur ?

Et bien on a peur de le perdre, et alors on n’est pas réellement heureux puisqu’on dépend des aléas de la vie, de la réussite, de la chance.
On stresse.

Au fond de nous, malgré la satisfaction de l’égo – on a peur, on vit dans la peur.
On n‘est pas heureux en fait.

L’égo étant nos croyances, l’égo est en quelques sorte un rêve.

Notre vie rêvée, ce qu’on rêve d’être, et ce qu’on rêve que les autres soient, et pensent de nous.
Il n’est donc pas réel.

Et pourtant que de souffrances psychologiques il génère.


Et si on continue à s’accrocher à toutes nos croyances à notre sujet, au sujet des autres et de la vie… alors on est dans une illusion.
On est décalé par rapport à ce qu’on est et ce qui est.
Ce décalage, on va le ressentir au plus profond de nous.
Ressentez ce décalage, cette petite voix qui vous dit – depuis longtemps – … C’est pas ça !

Vous le ressentez depuis longtemps, vous le percevez, vous l’entendez mais le plus souvent vous ne l’écoutez pas.
On écoute plutôt l’égo qui dit « il faut », « Ce n’est pas normal », « « tu ne peux pas accepter ça », « tu n’y arriveras pas », « tu n’as pas de chance », « c’est de sa faute », « plus tard, quand tu auras ça alors tu seras heureux», « avant, c’était mieux ».
Etc… , etc…

Toutes ces phrases sont le fruit de croyances ancrées en vous.
Se libérer de ces croyances, c’est se libérer de l’égo.
C’est devenir véritablement libre.

On peut être riche , apprécier un jour de beau temps.
Mais ça devient un problème quand on conditionne son bonheur, son bien être … à « ceci » ou « cela ».

Toute la différence est là.
Tout le secret est là .

Et on conditionne, parce que cette croyance est ancrée en nous. Comme une vérité contre laquelle on ne pourrait pas aller sous peine de se mettre en danger. De mettre sa vie ou celle de ceux qu’on « aime » en danger.

Il y a cette croyance qui dit que « c’est à cette condition là qu’on est heureux ou que les autres seront heureux ».

Il n’y a qu’une seule condition au bonheur : celle de ne pas y mettre de condition.
Il suffit simplement d’apprécier les choses telle qu’on les vit.

Bien sûr, il a des moments de joies, des plaisirs particuliers où la vie vibre plus fort qu’à d’autres moments. On peut être plus ou moins porté vers tel ou tel plaisir.

Mais le problème, c’est quand on croit que c’est une condition au bonheur.

Et l’égo c’est justement la représentation qu’on se fait du bonheur.

L’égo, c’est aussi la représentation qu’on se fait du malheur : de ce qu’il faudrait éviter.
Et si on veut, si on croit devoir éviter certaine choses dans sa vie… alors au fond de nous on a peur.

Et comment être heureux si on a peur ?

Bien sûr il faut manger et avoir un toit pour survivre.
Être en sécurité physique.

Mais tout le reste n’est que luxe, plaisir, ou illusion.
Car à part cela, rien n’est indispensable. Malgré tout ce que l’égo trouvera comme justification pour nous convaincre du contraire.

La nature est ce qu’elle est.
La nature suit son propre rythme, la nature est création et destruction.

Inspirons-nous des animaux qui ne sont pas malheureux.
Ils souffrent parfois (et souvent à cause des hommes) mais ils ne restent pas dans leur souffrance. Ils acceptent leur souffrance et dés qu’elle est passée, n’y pensent plus.Les animaux sont ils rancuniers ? Les animaux traînent-ils toute leur vie des casseroles ? Les animaux se plaignent-ils ?

Les humains eux se plaignent.

Pourquoi ?
Parce qu’ils ont oublié la nature… leur propre nature… et veulent plus que ce que la nature ne leur offre, ils veulent être autre choses que leur propre nature.

Ils sont insatisfaits.

En oubliant qu’ils sont eux aussi des animaux, avec un corps…en voulant tirer partie de la nature, ils se sont dissociés et ce faisant ils ont quitté cette part de leur nature, et en souffrent et font souffrir les autres.

Plus les être humains sont dans l’égo, plus ils s’éloignent de leur véritable nature.

Il arrive parfois que les animaux aient peur : quand leur vie ou celle de leur progéniture est en danger.
C’est une peur normale. C’est une peur naturelle.
C’est l’instinct de survie et de préservation de l’espèce qui est ancrée dans leurs gènes, dans nos gènes aussi et qui garantit la vie.

Mais avoir peur de ne pas être respecté, ne pas être aimé, ce sont d’autres peurs. Ce sont les peurs de l’égo. Elles sont inutiles pour la vie et génèrent du stress, de l’angoisse et des souffrances inutiles.
Elles nous éloignent du bonheur.
Vous le voyez, tout est lié.
Et la clé, c’est l’égo.

On le sait mais …
« On n’y peut rien ». « C’est comme ça ».
Une fatalité.
Croit-on.

Mais c’est l’égo qui nous pousse à croire cela. Car si on ne croit plus que c’est une fatalité, alors l’égo n’existe plus. Il n’a plus son pouvoir destructeur.


L’instinct de survie, c’est naturel.
Mais quand l’instinct de survie est au service de croyances, d’une illusion, ce n’est plus l’instinct de survie.
C’est une forme de folie – en ce sens qu’on va se croire en danger ( on va donc ressentir de la peur) pour des choses qui ne représentent pas un danger vital pour le corps.

Par exemple, une personne dit à une autre qu’elle a tort. Si cette dernière a la croyance qu’ « avoir raison est important pour être respecté et aimé » ce qui est fréquent  … elle va suivre le fonctionnement automatique de l’égo, relié à l’instinct de survie. Et elle va se sentir en danger. Comme si on l’attaquait physiquement.
Elle va répondre ou se mettre en colère ou se replier sur elle-même selon son fonctionnement et la situation.
Franchement, qu’est ce que ça change qu’un tel ou une telle ne nous aime pas ? Pas grand chose. Rien en fait. Et pourtant on va en faire tout un foin si on reste accroché à l’idée qu’être aimé de cette personne est indispensable à son bonheur.

L’égo, c’est notre « personnalité ».En cela , c’est sans doute le dernier des tabous

C’est l’image que l’on donne de soi aux autres, et l’image que l’on souhaite que les autres aient de nous.

C’est donc la personne que nous croyons être… avec ses qualités et ses défauts selon ce qu’on appelle une qualité ou un défaut. (encore un besoin de l’égo de classifier, de comparer, de mesurer, de juger les choses…)

Il faut différencier « sa personnalité » de « son caractère », qui est notre nature.
Bien sûr, il est difficile de renoncer à ce que l’on croit qu’on est. C’est bien pour cela que c’est le dernier et le plus grand des tabous chez l’humain…
Mais c’est le prix à payer pour accéder à cette liberté d’être qu’on peut aussi appeler le bonheur.

L’égo est l’adversaire de l’Amour, du Bonheur, de la Paix (qui en reviennent tous trois au même).
Être dans l’égo, c’est : ne pas respecter, ne pas accueillir, ne pas accepter la nature des choses (la nature de ce monde et sa propre Nature) en se réfugiant dans les croyances limitantes du mental.

Être dans l’égo, c’est croire que les choses devraient être « ainsi » alors qu’elles sont « comme ça », résister et camper sur ses positions jusqu’à en être malhonnête avec Soi : jusqu’à se mentir à Soi.
C’est se sentir supérieur ou inférieur alors qu’on est simplement ou plus fort ou plus faible (physiquement).

Être dans l’égo nous détourne de la Vérité, nous détourne de Nous (la véritable nature de ce que nous sommes), en nous maintenant dans un mensonge : celui de nos croyances.

De nombreux psychologues et psychanalystes, de nombreux philosophes ont bien entendu abordé le sujet. Je ne m’engagerai pas à aborder celui-ci selon leurs méthodes d’analyse car ce n’est tout simplement pas de ma compétence technique.


Simplement:

Lorsqu’on accorde trop d’importance à l’intellect, on ne peut accéder à la Vérité hors de l’intellect.


Et l’intellect… c’est justement le problème en ce qui concerne l’égo.
Croire qu’accéder à la libération de certaines pensées (créatrice de souffrances) se réaliserait au travers de la pensée ou grâce à elle, c’est le piège dans lequel l’humain tombe quasi systématiquement.
C’est le paradoxe impossible dans lequel la plupart des gens restent.
C’est sans issue.


Avant de comprendre – parfois – qu’il y a un autre chemin.


Alors Comment quitter l’égo ?


D’abord reconnaissez que vous avez encore des croyances, des a priori, des peurs psychologiques, des tabous.
Regardez les droits dans les yeux.
Quand on regarde la peur en face, elle disparaît car c’est la peur de quitter la peur qui maintient la peur en vie, qui lui confère une existence qui n’est pas réelle en fait.
Ne mentez plus, ne vous mentez plus à vous même.
Ne cherchez plus de coupable. Assumez totalement que c’est vous qui croyez cela, mêmes si c’était dans des moments inconscients de votre vie que ces croyances se sont forgées.
Et sachez que plus vous étiez vulnérables en ces moments-là, et plus elles sont ancrées profondément en vous.


Mais vous n’avez pas besoin de savoir ce qui s’est passé même si parfois cela peut aider à prendre conscience de certaines choses.
Vous n’avez pas besoin de comprendre pourquoi ça s’est passé.

Parce qu’alors, vous restez ancré dans la croyance vous tournerez en rond et resterez souvent dans un rôle de victime : la croyance que vous êtes une victime. Et alors si vous croyez que vous êtes une victime vous trouverez toujours plein de situation pour justifier cela. Pleins de coupables. Et vous resterez prisonniers de toutes les conséquences de cette croyance : vous allez vous séparer des autres, vous allez vous disputer, vous allez vous replier sur vous-même, ou vous allez vous mettre en colère et être rejeté …etc… etc…

Regardez simplement ce qui vous cause de la souffrance. Et regardez le mécanisme qui le crée.
Voyez la croyance qui en est à l’origine. Cela peut être donc « Je suis une victime », ou « On ne m’a pas aimé comme je l’aurais mérité », « Ce n’est pas vrai, ce n’est pas juste », « Je dois être parfait » …

Voyez honnêtement la croyance.
Regardez éventuellement s’il n’y a pas une croyance encore plus grande derrière cette croyance.
Remontez le fil jusqu’au bout.

Connectez-vous en même temps à votre corps. Respirez intensément et ressentez ce corps qui vit. Vous percevrez peut-être alors que vous êtes dans ce corps mais que vous n’êtes pas que votre corps.
Ainsi en est-il aussi de vos pensées et de votre égo.

La méditation vous aidera peut être en cela mais la méditation ne doit pas être un fin en soi.

Lorsque vous voyez la croyance, dites vous simplement n’en avez pas besoin. Sans haine, sans colère, sans peur sans esprit de défi.
L’égo n’est pas votre adversaire. C’est simplement l’adversaire du bonheur.

Dites bonjour égo, je t’ai reconnu.
« Je ne suis pas cela. »
« Je suis véritablement CE qui voit cela  » (CE qui voit l’égo)
« Maintenant je sais et je ne crois plus. »

Ce savoir n’est pas une connaissance, c’est de la conscience.
Tout autre savoir est soit une information, soit une croyance.

En faisant cela, en prenant conscience de cela (vous n’êtes pas cette croyance que vous avez reconnu) alors vous n’êtes plus le jouet de cette croyance.

Et alors la croyance s’évanouit.
Oh pas pour toujours, elle va se cacher pour quelque temps.

Mais si vous restez attentif en toute circonstance vous la reconnaitrez ensuite automatiquement au moment même où elle voudra à nouveau (souvent dans un moment difficile) guider vos pensées, vos actes ( au travers des émotions le plus souvent).

On parlera des émotions bien sûr très bientôt, car elles ont directement liées à l’égo, aux peurs et aux croyances.


Sans doute ne pourrez-vous pas vous libérer de toutes vos croyances et donc du pouvoir de nuisance de l’égo du jour au lendemain.
Mais chaque croyance reconnue et acceptée est un pas de plus sur le chemin du bonheur.

Vous aimez ? 



Autres Ressources

VIDÉO – Qu’est-ce que l’égo ? Comment fonctionne-t-il ?

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