Compter – « Présent » Chap.#20

Depuis que l’humain a appris à compter, les chiffres comptent plus que l’Amour.

D’ailleurs il semble que l’écriture ait été créée d’abord pour compter les cheptels de propriétaires au temps de Sumer puis des Égyptiens.
C’est aussi à cette époque que les premières civilisations sont apparues. Ces civilisations que nous vénérons pour leur « génie » et qui ont créé ces « nouveaux hommes » : le roi, la reine, l’héritier, l’homme instruit, le conquérant, le religieux, mais aussi l’esclave et le soldat … C’est à ce moment-là que les guerres d’envergures, les invasions, les déportations, les exterminations, les religions d’État, l’esclavagisme sont aussi apparus. L’un n’existe pas sans l’autre.
 
C’est à ce moment-là qu’« avoir » a commencé à avoir plus d’importance que « vivre et être ».
« J’existe parce que je possède ». « Je suis fort parce que j’ai gagné 10 batailles et tué 1.000 soldats ». Et on écrit cela ensuite pour la postérité.

C’est à ce moment-là qu’on a quitté la nature.

C’est à ce moment-là que l’égo « a explosé ».

* * * *


Aujourd’hui, pour faire un choix, on va se baser sur les chiffres.

Dans nos démocraties mais aussi dans les régimes autoritaires, les dirigeants vont prendre comme critère des chiffres.

« Combien de morts vais-je éviter ainsi ? » Et les opposants s’ils ont e droit de s’exprimer diront : « on aurait pu éviter « tant » de morts si … ». Ou bien encore « Quel impact cette décision aura-t-elle sur la croissance et le nombre de chômeurs ? »

Dans les entreprises et les administrations on se posera les questions suivantes : « Où puis-je encore faire des économies ? ». « Ces salariés sont-ils rentables ? ». « Lancez ce nouveau produit me permettra-t-il de gagner des parts de marchés face à mes concurrents ? ». « De quel budget publicitaire ai-je besoin pour convaincre ces nouveaux clients que je convoite ? »

Dans les foyers, au sein des familles, on va faire ses choix selon que cela concoure ou non au bien-être matériel. « Quelle est la maison qui prendra le plus de valeur à l’avenir ? ». « Quelles sont les études que devraient faire mes enfants qui leur permettront d’avoir le plus gros salaire ? ». « Qui dois-je fréquenter pour avoir le plus de chance d’avoir une promotion dans mon travail ? ».

Voilà les questions qu’on se pose trop souvent aujourd’hui.

Tout est tourné vers les chiffres et la matière.

C’est « ça qui compte ».
Même le bien-être se mesure en chiffres.


Quand on compte, on n’est plus dans ce qui est.
Forcément.

Quand on compte, on compare, on valorise, on préfère.
On choisit par rapport à ce qui rapporte le plus.


Ne dit-on pas aussi : « quand on aime, on ne compte pas » ?
Mais on préfère « ne pas se faire avoir ».

En fin de compte, le plus souvent, les humains finiront par préférer l’avoir à l’être.
 
Ils choisissent ainsi la peur plutôt que la vie.


Alors, lorsqu’on s’est perdu dans les chiffres, lorsque les chiffres nous ont perdu, il y a le repère : la nature.
Et la nature n’exige de nous qu’une seule chose : nous nourrir.
Le reste, c’est du superflu. Le reste peut être agréable mais ne devrait jamais être considéré comme indispensable.


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