La révolte qui éveille

« Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme »

Cet extrait du poème Invictus fut l’une des sources d’inspiration de Nelson Mandela, enfermé pendant 27 ans pour avoir lutté contre l’apartheid.

Et c’est parce que Mandela a choisi de devenir le capitaine de son âme qu’il fut maître de son destin, quelles qu’aient été les circonstances.
Mais bien sûr, cela ne l’empêchait pas, bien au contraire, d’être dans un état de révolte.
Simplement cette révolte n’était pas source de colère ou de haine.

C’est la révolte telle que la décrit Krishnamurti que je cite : « Nous devons dans l’immédiat, créer une atmosphère de liberté afin que nous puissions vivre et découvrir par nous-même ce qui est vrai, devenir intelligents et capables d’affronter le monde et de le comprendre – au lieu de s’y soumettre – de sorte qu’il y ait en nous, au plus profond de nous un état de révolte permanent.
Car ceux qui sont constamment en révolte découvrent la vérité – contrairement au conformiste qui obéit à une tradition. »

Comment cette révolte sans colère et sans haine peut-elle s’exprimer au quotidien lorsque la vie ne peut se manifester … parce que la peur, le contrôle et l’inconscience prédominent dans une société humaine ?

Ma chère mère, dans son enfance, a vécu de l’autre côté du défunt rideau de fer.
À l’école on lui disait que son père n’était pas son père, et que son vrai père s’appelait Staline.
Elle devait affirmer que ce n’est pas le ciel qui était bleu mais que c’était en fait des nuages bleus.
« Oh ce n’est pas si grave ! Fais cela pour protéger tes parents sinon ils seront enfermés »
Bien sûr, rien n’est vraiment grave.

Comme de demander à ses enfants de mettre un petit bout de tissu (mignon c’est mieux) sur sa bouche et son nez, à l’école.
« Comme ça tu protèges ton arrière-grand-père » …. (on pourrait ajouter « que tu ne vois jamais »… mais ça en général ce n’est pas précisé à l’enfant).

En Hongrie, ils ont survécus pour la plupart à tous ces mensonges et cette propagande
Mais à quel prix ?
Ma mère a survécu et ne s’est jamais soumise. Et c’est pourquoi elle fut un être libre et l’incarnation de la joie.

En ces temps incertains pour toutes les libertés, il restera toujours la liberté d’être conscient.
La liberté de savoir CE QUI EST au-delà de toutes les croyances.
D’Y vivre et d’Y être

Ce savoir rend libre et délivre de la colère.

Juste savoir. Ne pas renoncer à la vie.
Ne pas mentir et ne pas se mentir à soi-même.

Ainsi, on peut être et agir sans peur.
Car le « qu’en dira-t-on » n’a plus d’effet sur soi.
Y compris le « qu’en dira-t-on » du personnage en nous (de l’égo) qui veut nous maintenir dans les regrets, la culpabilité, l’identification à un groupe, ou nous amener à la colère et a rechercher des coupables.

Il n’y a pas de coupables, il y a juste des inconscients.
Si vous cherchez des coupables alors vous êtes des victimes.

Vous ne pouvez pas être une victime quand vous êtes libre.

Vous aimez ? 



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